Journée d’affranchissement des dépenses alimentaires

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Qu’est-ce que votre facture d’épicerie révèle?

La Journée d’affranchissement des dépenses alimentaires tombe le 9 février 2024

La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) a calculé que d’ici le vendredi 9 février 2024, un ménage canadien à revenu moyen aura gagné suffisamment d’argent pour payer sa facture d’épicerie de toute l’année.

Chaque année, la FCA examine la proportion du revenu que les Canadiens consacrent à l’alimentation afin d’étudier l’évolution des dépenses d’une année sur l’autre et de permettre aux consommateurs de mieux comprendre le système alimentaire canadien, de la ferme à l’assiette.

En 2023, les Canadiens ont consacré 11,1 % de leur revenu disponible à l’alimentation, ce qui est légèrement plus élevé que les 11 % du revenu disponible consacrés à l’alimentation en 2022. Comme ce changement est très léger, cette année, la Journée d’affranchissement des dépenses alimentaires a lieu le même jour que l’année dernière, soit le 9 février.

Les prix des denrées alimentaires ayant subi plusieurs années d’inflation significative, il est important de mettre en contexte le calcul de la date de la Journée d’affranchissement des dépenses alimentaires, car le revenu disponible moyen des Canadiens n’est pas représentatif de l’expérience de chaque Canadien ou des effets de l’augmentation des prix des denrées alimentaires pour eux. Bien que le système alimentaire canadien continue d’offrir un accès à une alimentation abordable selon les normes mondiales, l’inflation et d’autres événements mondiaux ont eu un impact négatif sur l’accessibilité et la sécurité alimentaires au cours des dernières années.

C’est pourquoi la FCA continue d’analyser la Journée d’affranchissement des dépenses alimentaires en tenant compte de l’impact différentiel des prix des aliments sur les ménages canadiens en fonction de leur niveau de revenu, afin d’indiquer le pourcentage du revenu disponible qu’ils ont consacré à l’alimentation l’année dernière. Le graphique ci-dessous présente ces renseignements.

Source : Comptes économiques répartis pour le secteur des ménages, revenu, consommation et épargne, par caractéristique, trimestrielle

Comme l’illustre le graphique ci-dessus, il y a un grand écart entre le revenu disponible que les ménages du quintile de revenu le plus bas (28 %) et ceux du quintile de revenu le plus élevé (5 %) ont consacré à l’alimentation et aux boissons non alcoolisées tout au long de l’année. En outre, la hausse des prix affecte le quintile le plus bas de manière disproportionnée et pour ces ménages, les dépenses pour l’alimentation et les boissons non alcoolisées ont augmenté rapidement (de 23,1 % en 2022 à 28 % en 2023), alors que dans le cas des ménages du quintile de revenu le plus élevé, le pourcentage qui correspond aux dépenses de revenu disponible a diminué (de 5,2 % en 2022 à 5 % en 2023).

Comme on peut le constater, les ménages canadiens à faible revenu sont confrontés à une charge plus lourde pour ce qui est de l’augmentation des coûts alimentaires, tandis que l’augmentation du revenu disponible pour le quintile le plus élevé pourrait être supérieure à l’inflation des produits alimentaires.

La FCA aimerait souligner que même si les Canadiens ont vu les prix des aliments augmenter régulièrement tout au long de 2023 dans les rayons des épiceries, les agriculteurs reçoivent un petit pourcentage du prix que les consommateurs paient pour les aliments, et l’augmentation des prix de détail ne reflète pas normalement ce qui est payé à la ferme. À titre d’exemple, un rapport récent de l’Agricultural Producer of Saskatchewan a révélé que si le seul facteur à l’origine de l’escalade des prix du pain était l’augmentation des coûts associés au blé, le taux d’inflation pour 2022 aurait été de 2 %. Or, l’inflation réelle observée pour 2022 s’est élevée à 18 %, ce qui est nettement plus élevé.

Les agriculteurs ont vu leurs coûts de production augmenter considérablement au cours des dernières années, un grand nombre de leurs dépenses les plus importantes, telles que les engrais et le diesel, ayant connu une hausse de près de 100 % au cours de cette période.

« Vu l’augmentation continue du coût des denrées alimentaires, nous savons que de nombreux Canadiens sont confrontés à des problèmes de sécurité alimentaire et d’accessibilité financière. Le calcul de la Journée d’affranchissement des dépenses alimentaires montre que même si le système alimentaire canadien est un chef de file mondial pour ce qui est de l’accès à des aliments abordables, il y a une grande différence dans l’impact pour les Canadiens à différents échelons de revenu, ceux aux revenus les plus modestes étant confrontés à un fardeau énorme et croissant lorsqu’il s’agit du coût des aliments », a déclaré Keith Currie, président de la FCA.

« L’inflation alimentaire est un problème complexe, et des études ont montré qu’elle s’explique par de nombreux facteurs autres que la simple fluctuation des prix des produits de base. À la FCA, nous collaborons avec l’industrie et le gouvernement à une variété d’initiatives pour essayer de comprendre et de combattre l’inflation alimentaire, afin d’inverser cette tendance alarmante ».