La hausse des prix et les pénuries alimentaires sont inévitables sans un soutien gouvernemental accru pour les agriculteurs du Canada

La principale association représentant l’industrie déclare que l’engagement pris aujourd’hui par le gouvernement de fournir 252 millions de dollars au secteur de l’agriculture est absolument insuffisant pour couvrir les pertes croissantes dans le domaine de l’agroalimentaire

Bien que la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) salue le gouvernement fédéral pour l’annonce faite aujourd’hui qu’il fournira un financement d’urgence de 252 millions de dollars au secteur de l’agriculture, ce montant n’est pas suffisant à lui seul pour éviter les effets négatifs de la crise sur le système d’approvisionnement alimentaire canadien au cours des prochains mois. Le premier ministre a laissé entendre qu’une aide accrue sera offerte au besoin.

Au nom de plus de 200 000 familles d’agriculteurs partout au pays, la FCA a sonné de plus en plus l’alarme au cours des deux dernières semaines, alors que les répercussions de la COVID-19 sur l’agriculture canadienne continuent de s’aggraver. Les agriculteurs ont été durement touchés de toutes parts par l’augmentation des coûts d’exploitation, la capacité réduite des usines de transformation et la fermeture de certaines d’entre elles, les importantes pénuries de main-d’œuvre et la baisse importante de la demande dans l’industrie des services d’alimentation, qui sont autant de facteurs qui ont une incidence sur la viabilité des producteurs et des transformateurs d’aliments.

« Les agriculteurs prennent aujourd’hui des décisions quant à la confiance avec laquelle ils investiront dans la production alimentaire cette année. À l’heure actuelle, ils prennent des décisions qui auront une incidence directe sur la variété et le coût des aliments auxquels auront accès les Canadiens ordinaires partout au pays. En raison de l’énorme incertitude dans notre secteur et l’absence d’un soutien financier ferme, essentiellement, nous demandons à nos agriculteurs de se mettre eux-mêmes et leurs fermes en danger pour cultiver de la nourriture pour le Canada. De nombreux agriculteurs sont confrontés à la réalité que ces risques sont trop importants et qu’ils doivent modifier leurs plans de production alimentaire », a déclaré Mary Robinson, présidente de la Fédération canadienne de l’agriculture.

« En tant que pays, nous ne pouvons pas permettre que cela se produise », a-t-elle ajouté.

La FCA craint que la position du gouvernement, qui insiste sur l’utilisation des programmes existants de gestion des risques d’entreprise comme Agri-stabilité avant de fournir des fonds supplémentaires, fasse en sorte que le soutien arrivera trop tard pour réellement avoir un effet positif et aider à protéger la sécurité alimentaire du pays.

Ces programmes présentaient déjà des lacunes et des inégalités dans la couverture des différents secteurs des produits de base, et cette approche garantit que les secteurs qui tombent entre les mailles du filet seront durement touchés et que certains ne s’en remettront jamais.

« Nous comprenons que nous ne sommes pas les seuls à demander de l’aide en ce moment. De nombreux secteurs et industries ont désespérément besoin de soutien. Cependant, après les soins de santé, il n’y a rien de plus important pour le Canada pendant cette pandémie que la sécurité alimentaire nationale », a déclaré M. Robinson.

« Nous savons que lorsque la poussière retombera après cette pandémie et que nous chercherons à entamer le long processus de reprise économique, un secteur agricole et alimentaire robuste sera un secteur sur lequel nous pourrons compter en tant que moteur positif de l’économie. Nous devons nous assurer de prendre les mesures nécessaires et d’investir dès maintenant dans le secteur de l’agriculture pour que nous puissions continuer à nourrir le Canada et à nous remettre des dépenses nécessaires et sans précédent que nous engageons aujourd’hui.

« Nous demandons l’aide des Canadiens. Dites à votre député que vous appréciez les aliments cultivés et fabriqués au Canada. Dites-lui que les agriculteurs canadiens ont besoin de la confiance financière nécessaire pour pouvoir investir aujourd’hui afin que notre pays puisse manger demain.

La semaine dernière, au nom du secteur agroalimentaire, la FCA a proposé la création d’un Fonds d’urgence pour l’agroalimentaire dans le but de protéger la sécurité alimentaire du Canada. Cette proposition demandant 2,6 milliards de dollars a été soumise au gouvernement en réponse aux pertes croissantes accumulées par une grande variété de producteurs de produits agricoles partout au pays. Bien que les 252 millions de dollars annoncés aujourd’hui par le gouvernement sont les bienvenus, ce montant est nettement en deçà de ce qui est nécessaire pour protéger le système alimentaire canadien pour les Canadiens et le reste monde.