Étincelles au débat sur les enjeux de l’agriculture canadienne

Le débat national des dirigeants agricoles met en lumière les priorités des partis pour le secteur

Le mardi 24 septembre, OTTAWA —La Fédération canadienne de l’agriculture (FCA) a accueilli le débat des dirigeants agricoles le 24 septembre. Le débat a réuni tous les grands partis, qui ont répondu à des questions urgentes qui touchent l’agriculture canadienne aujourd’hui.

Voici les participants au débat :

Pour regarder un enregistrement du débat, veuillez cliquer ici.

Le débat a été animé par Kelsey Johnson, journaliste à Reuters, et les questions ont porté sur les trois principaux avantages que l’agriculture canadienne apporte au Canada, tel qu’il est souligné dans le cadre de la campagne Produire la prospérité de la FCA : Croissance économique, Sécurité alimentaire et Écoresponsabilité. Les autres questions abordées incluaient les pénuries chroniques de main-d’œuvre, les programmes de gestion des risques, la Chine et plus encore.

Les débatteurs ont eu une discussion animée, au cours de laquelle ils ont exposé leur vision de l’avenir de l’agriculture canadienne et la façon dont leurs partis géreraient les enjeux actuels du secteur. Bien que les quatre partis appuyaient le secteur agricole canadien, ils différaient quant à leur vision de son avenir et quant à la manière d’aider le secteur à réaliser son potentiel.

La Chine et les perturbations commerciales

En ce qui concerne la Chine, tous les partis ont convenu que la situation était grave et difficile à gérer.

Le porte-parole du Parti conservateur pour l’agriculture, Luc Berthold, a demandé à la ministre Bibeau pourquoi le gouvernement « se traîné les pieds » et tarde à aider les agriculteurs touchés par les perturbations commerciales dans les secteurs du canola, du bœuf et du porc. Il a fait remarquer que le Canada pourrait aussi faire pression sur la Chine en mettant fin au soutien à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures.

La ministre Bibeau a réitéré que le gouvernement vient tout juste de nommer un ambassadeur en Chine et a demandé la tenue d’une consultation bilatérale à l’OMC pour tenter de résoudre la crise actuelle.

Le porte-parole du NPD pour l’agriculture, Alistair MacGregor, a reconnu que, historiquement, la Chine a adopté des mesures commerciales punitives en réponse à des questions politiques, et qu’il faut faire preuve de prudence lorsqu’on traite avec ce pays.

Gestion de l’offre

Les partis libéral, néo-démocrate et conservateur ont tous affirmé qu’ils continueraient d’appuyer le secteur de la gestion de l’offre, tandis que la candidate du Parti vert a fait remarquer que le système devrait être modifié pour protéger les petites exploitations familiales.

Cependant, nous n’avons pas obtenu l’appui unanime de tous les partis qu’ils atténueraient entièrement et équitablement les répercussions du Partenariat transpacifique global et progressiste sur les producteurs canadiens d’œufs et de volaille, ni un engagement unanime à ne pas assouplir davantage l’accès de concurrents étrangers à nos marchés visés par la gestion de l’offre dans de futurs accords commerciaux.

Pénuries de main-d’œuvre

Tous les candidats autres que la candidate du Parti vert ont reconnu l’importance du Programme des travailleurs étrangers temporaires pour pourvoir des postes pour lesquels on ne réussit pas à trouver des Canadiens. Les débatteurs néo-démocrate et libéral ont convenu que des voies d’accès à la citoyenneté devraient être instaurées pour ces travailleurs.

Le député Berthold a fait remarquer que les conservateurs n’avaient pas encore dévoilé leur plateforme concernant la main-d’œuvre, mais qu’elle aborderait d’importantes questions de main-d’œuvre.

Ce sujet a donné lieu à une discussion animée entre les candidats sur leurs points de vue divergents sur le sujet.

Plateformes agricoles

Le député Berthold a parlé de la façon dont un gouvernement conservateur ferait de l’agriculture une « priorité absolue ». Son gouvernement s’attacherait à s’assurer que les agriculteurs canadiens sont concurrentiels et qu’ils bénéficieraient du soutien dont ils ont besoin à mesure que le climat et les environnements commerciaux mondiaux changent.

« Il est crucial que l’agriculture soit une priorité absolue du prochain gouvernement et c’est ce que le Parti conservateur a l’intention de faire », a déclaré le député Berthold.

Kate Storey, du Parti vert, a présenté le plan de son parti visant à assurer la transition du secteur agricole canadien vers l’« agriculture biologique et régénérative », en mettant l’accent sur le soutien aux petites exploitations agricoles afin de rajeunir les collectivités rurales. Le Parti vert prévoit également de réduire les émissions de l’agriculture canadienne de 50 % au cours des dix prochaines années.

Le député MacGregor a fait remarquer que l’agriculture canadienne est bien positionnée avec ses abondantes ressources naturelles, ses normes de classe mondiale et ses technologies émergentes pour accroître la production et répondre aux besoins d’une population mondiale croissante. Il a décrit le plan du NPD de développer des centres alimentaires locaux dans les collectivités partout au Canada et d’adopter « une approche pangouvernementale pour la production alimentaire allant de la ferme à l’usine à la fourchette ».

Le ministre Bibeau a souligné les divers investissements que le gouvernement libéral a faits dans l’agriculture canadienne, y compris la création de supergrappes, le financement de la recherche agricole, la Table de la stratégie économique agroalimentaire et les diverses mesures qu’il a prises pour aider les agriculteurs touchés par les changements climatiques et les perturbations commerciales afin d’illustrer à quel point l’agriculture canadienne est déjà une priorité pour son gouvernement.

« La FCA est très reconnaissante que des représentants des quatre grands partis aient participé à ce débat. Depuis le début du printemps, la FCA fait la promotion du fait que l’agriculture canadienne apporte des avantages à tous les Canadiens et que l’agriculture est un secteur d’investissement gouvernemental où il n’y a que des gagnants. Nous espérons que l’agriculture occupera une place de choix dans les plateformes de tous les partis », a déclaré Mary Robinson, présidente de la FCA.

« La FCA se réjouit à l’idée de travailler avec tous les représentants de notre prochain gouvernement fédéral pour aider l’agriculture canadienne à atteindre son vaste potentiel. »