Faits en bref concernant la main-d’œuvre en agriculture :
- Avant la pandémie de COVID, des études recensant les postes vacants dans le secteur de l’agriculture primaire au Canada révélaient que la pénurie de travailleurs dans les entreprises agricoles canadiennes correspondait à 63 000 postes en 2018. D’après les prévisions, le nombre de postes à pourvoir devrait grimper à 123 000 d’ici 2029.
- Le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA) estime que les pénuries de main-d’œuvre qui sont survenues durant la crise de COVID ont causé une perte de ventes de l’ordre de 2,9 milliards de dollars, ce qui correspond plus ou moins à 4,2 % des ventes totales du secteur.
- Près de la totalité des postes vacants qui sont pourvus le sont par des travailleurs agricoles étrangers, en dépit d’efforts robustes de publicité et de recrutement déployés au pays par les agriculteurs canadiens.
- Quatre employeurs agricoles sur dix que l’on a interrogés ne réussissaient pas à trouver tous les travailleurs dont ils ont besoin.
- Plus de deux employeurs sur trois ont parlé de pénuries de main-d’œuvre et ont souligné qu’ils ont reçu moins de demandes de la part de Canadiens.
- Ce sont les secteurs de la culture en serre, des pépinières et de l’horticulture qui font le plus appel à des travailleurs étrangers, puisqu’ils ne disposent d’aucune solution mécanique de rechange pour cueillir et récolter leurs produits.
Aperçu des enjeux
Comme n’importe quelle industrie, l’agriculture a besoin d’une main-d’œuvre adéquate pour pouvoir bien fonctionner. Les agriculteurs continuent de signaler des pénuries chroniques et critiques de main-d’œuvre comme l’un des risques les plus stressants auxquels est confrontée l’agriculture canadienne et qui représentent une contrainte majeure freinant sa croissance et sa compétitivité à l’échelle mondiale. L’agriculture est une industrie complexe qui fait face à des défis uniques de main‑d’œuvre à cause de la migration de populations des régions rurales aux centres urbains et à cause de la production de produits hautement périssables, dont certains sont de nature saisonnière.
Le problème a été aggravé par la crise de COVID, qui a entraîné des restrictions limitant le nombre de voyages dans le monde. Tandis que le gouvernement a autorisé l’arrivée au pays de travailleurs étrangers temporaires et a aidé les agriculteurs à financer la période de quarantaine obligatoire de deux semaines à l’arrivée de ces travailleurs, ces derniers ont été moins nombreux que d’habitude et ne sont pas arrivés rapidement à cause de retards et de la nécessité de se mettre en quarantaine.
La crise de COVID a montré que le fait de compter sur une main-d’œuvre étrangère constitue une importante vulnérabilité lorsque les voyages font l’objet de restrictions, et qu’il est nécessaire d’adopter une Stratégie nationale sur la main-d’œuvre agroalimentaire et l’automatisation pour aider à combattre ces problèmes à long terme.
À la recherche de solutions
La FCA continue de surveiller l’évolution de la COVID et de fournir des renseignements concernant les mesures à prendre pour protéger les travailleurs étrangers temporaires; elle cerne aussi les éléments dans les politiques ainsi que les obstacles qui réduisent la possibilité pour les agriculteurs d’avoir accès aux travailleurs étrangers disposés et prêts à venir travailler au Canada.
La FCA poursuit sa collaboration avec le CCRHA, en tant que membre d’une coalition plus vaste de représentants de l’industrie qui collaborent avec les représentants gouvernementaux en vue de la mise en œuvre d’une Stratégie nationale sur la main-d’œuvre agroalimentaire et l’automatisation, dont le but est de réduire les pénuries critiques et généralisées de main-d’œuvre dans le secteur.
Recommandations de la FCA
Élaborer une Stratégie nationale sur la main-d’œuvre agroalimentaire et l’automatisation, qui inclurait ce qui suit :
- Investissements pour mieux faire connaître les carrières en agriculture.
- Rationalisation/simplification du Programme des travailleurs étrangers temporaires et amélioration des options d’immigration pour les travailleurs dans le secteur qui souhaitent devenir des résidents permanents du Canada.
- Possibilités de perfectionnement des compétences, accompagnées de formation et de certification en gestion des ressources humaines, démontrant la maîtrise de pratiques de qualité pour la formation, le maintien en poste, le recrutement et la gestion du personnel.
- Investissements stratégiques afin de faciliter l’adoption de technologies et d’automatisation permettant d’économiser de la main-d’œuvre.
- Création d’un programme spécial pour les travailleurs en agriculture et en agroalimentaire au Canada afin de fournir un accès uniforme et fiable aux travailleurs agricoles étrangers.
- Prise de mesures pour que les agriculteurs continuent d’avoir accès à de la main‑d’œuvre étrangère et disposent d’un soutien et de lignes directrices claires pour assurer la sécurité au travail en réponse à la COVID-19.